Exposition 2022 - Comment était notre village il y a 200 ans ?

JUILLET et AOUT

EXPOSITIONS - Le Village en 1836

1 - Au café associatif de l’Oustal :

Présentation des cadastres du village en 1840 et d’aujourd’hui.

2 - Au cœur du village, sous la forme d’un parcours, revivre en 1836 : noms des habitants, leurs métiers - le village se transforme! Sous forme d’une chasse aux trésors pour les petits et les grands.

Exposition réalisée par Laura CIPIERE et Pierre-Blaise DESGROLARD à partir de documents trouvés sur le site des archives du LOT.

Interview de Laura

Question – Comment vous est venue l’idée de cette exposition, comment s’est construit votre parcours de recherche et de réalisation ?

Laura

Pourquoi ? : Aprés la période de confinement strict, aux premières réouvertures, il y avait la possibilité d’accéder à différents lieux comme les Archives départementales, mais les restaurants étaient toujours fermés, ce qui me laissait beaucoup du temps libre.

J’ai eu l’envie de faire des recherches sur l’histoire de l’auberge BEAUVILLE où je travaille.

Je suis allé aux Archives départementales du LOT, j’y ai passé plusieurs jours de recherche et les archiviste m’ont accompagnée et m’ont expliqué comment procéder pour faire des recherches efficaces et le plus rapides possible.

J’ai pu reconstituer l’histoire de l’auberge, qui a toujours été un restaurant, lister les différents propriétaires et les dates importantes.

Puis, dans un 2ème temps, j’ai voulu faire des recherches sur la maison de mon papa.

Ainsi, j’ai acquis une bonne méthode de recherche, les archivistes me connaissaient et continuaient à m’aider, de plus je prenais plaisir à faire cela.

Quelques temps après, sont arrivés les premiers rendez-vous avec le Grand Figeac sur le projet EUREKA et ses thématiques dont l’une des principales est « Comment vivait-on il y a 200 ans ?», en 1822, année du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion, dont EUREKA fête le 200ième anniversaire.

D’où l’idée de partir sur cette thématique pour Espédaillac en mettant en œuvre ce que j’avais appris précédemment.

La réalisation

La 1ère étape, basée sur une 2ème thématique de EUREKA « Chercher et trouver », a été de recenser un certain nombre de maisons du village en 1840 qui existent encore aujourd’hui et en noter les numéros de parcelles, pour construire un parcours au cœur, un peu élargi, du village, construit comme une chasse au trésor, accessible et agréable pour tous et tous les âges.

Les Archives départementales étant accessibles par Internet (https://lot.fr/archives-d-partementales), mes 1ères recherches ont été faite par cette voie sur les cadastres d’Espédaillac, environ une dizaine de pages par année, celui de 1840 comparé à celui de 2022, pour trouver des maisons de 1840 encore présentes aujourd’hui.

J’ai travaillé sur l’année 1840 et pas sur 1822 parce les plus anciens documents fiables des archives datent de 1836 pour le cadastre et de 1840 pour le recensement.

Puis, j’ai recherché, pour chaque maison, les propriétaires de l’époque (nom, prénom ) sur l’état des sections de 1836.

Normalement cette recherche se fait aux Archives, mais, par chance, ce document était resté à la mairie d’Espédaillac, ce qui m’a économisé beaucoup de déplacements et de temps, bien que j’y ai passé quelques nuits chez moi.

Enfin, j’ai recherché la composition des familles et le métier du propriétaire ou du principal occupant ,dans le document du recensement de 1840.

Très gros travail, recherches complexes, fastidieuses, car, à l’époque, dans une même famille, le même prénom était porté par plusieurs membres et le recensement portait sur plus de 800 personnes, parents, enfants, domestiques et autres.

Mais « par chance », j’ai eu la covid, j’ai donc réalisé cette recherche chez moi, dans mon lit.

De 8h à minuit pendant plusieurs jours, j’ai étalé et manipulé de nombreux documents dans ma chambre.

Les 4 ans d’écart entre « l’état des sections » et le recensement, réduisent la fiabilité des données trouvées car, dans ces années, la mortalité adulte et enfants était beaucoup plus élevée et en 4 ans il pouvait y avoir plusieurs décès.

Lorsque j’ai évoqué ce souci avec une personne du Grand Figeac en charge du patrimoine, sa réponse a été : « Quand il y a un doute, il n’y a pas de doute, on ne met pas l’information puisque çà peut être une fausse information ».

C’est pourquoi j’ai été amenée à supprimer 1 ou 2 maisons au dernier moment, alors que pour d’autres, j’ai confirmé les 1ères données trouvées en croisant avec d’autres éléments tel que le métier de la personne.

Les diverses informations sur le village des panneaux complémentaires de l’exposition (nature des sols, nature des cultures, population, classes des maisons, …) ont été extraites du document intitulé «le LOT vers 1850 : Recueil des monographies cantonales et communales, établies par les contrôleurs des contributions directes»

Pierre-Blaise, en tant qu’architecte, a eu plus d’intérêt pour la partie concrète du travail, pour les plans cadastraux.

Il a réalisé la construction de l’exposition des plans dans l’oustal, fait réaliser l’ impression de ces plans qui se trouvent sur le site Internet des Archives Départementales, leur mise en forme pour la suspension dans le café, la mise en parallèle des cadastres 1840/2022.

Il m’a, également, aidé pour contrôler qu’il n’y ait pas d’erreur sur le choix des maisons, sur leur présence effective en 1840 et aujourd’hui.

Nous avons passé plusieurs après-midi à aller voir chaque maison dans le village.

J’ai réalisé les textes pour les plaquettes de bois positionnés sur les maisons , le bois m’a été donné par Stéphane qui m’a aidé à les découper et les raboter.

L’impression des textes sur les tablettes à été faite au laser, ce qui a pris pas mal de temps : une formation de 3 jours à l’utilisation du matériel, environ 1 heure par panneau pour l’impression.

Ce travail a été réalisé par des amis de St Céré, l’entreprise « Atelier 4.6 » (fabrication d'objets divers en bois, en liège, vannerie et sparterie).

La réalisation complète a pris 2 mois.

J’ai effectué le vernissage, les trous pour les suspendre, je suis allé demander l’autorisation de positionner les panneaux sur leur maison aux propriétaires actuels puis je les ai positionnés.

Selon certains occupants actuels, quelques maisons sont toujours dans la même famille, malgré un nom différent, certainement du aux mariages, héritages et autres évènement de la vie.

Nous souhaitions la participation d’habitants du village.

En pensant aux enfants, dans le cadre de la chasse au trésor, « Une boucle hors du temps », nous avons fait la présentation du parcours des maisons aux bénévoles de la bibliothèque (Christine, Eliane, Françoise, Mireille, Suzanne) , et avons eu une discussion avec elles sur l’esprit du texte qui devait accompagner cette animation, « la lettre de mémé Justine », en y intégrant la mise en avant et l’utilisation de certaines maisons , telle que la maison du docteur ANDRAL.

La rédaction du texte de la chasse au trésor a été réalisée en commun par les bénévoles et l’écriture du texte, avec une police de caractères « à l’ancienne », par Suzanne.

Les bénévoles m’ont, aussi, donné des explications sur certains mots anciens ou disparus aujourd’hui, notamment de métiers, trouvés dans les documents d’il y a 200 ans.

Cette exposition met en avant le centre bourg d’Espédaillac.

Il serait certainement intéressant de réaliser des travaux identiques sur d’autres quartiers d’Espédaillac comportant également des maisons anciennes : le Pouget, le mas de Mérigues, le mas d’Ourgnaguel, …

Selon certaines personnes, il y aurait eu un quartier qui aurait totalement disparu : il pourrait être intéressant d’effectuer des recherches sur ce point.